En ce moment je n’arrive pas à écrire et pas plus à dessiner. Je fais simplement d’autres choses, j’apprends, je suis une mesure de coaching qui permet une introspection bienvenue, mais écrire, dessiner, j’ai le syndrome de la page blanche puissance deux.

Comment cela, puissance deux? Je me suis mise la double contrainte d’inventer du contenu tant écrit qu’imagé. Alors déjà réfléchir à un article, la bonne idée à transmettre ce n’est pas toujours évident – et je sais qu’en ce moment je galère, mais en plus réussir à trouver la bonne illustration et la faire, et la faire s’animer, hé bien, force est de constaté que cela me met une double pression. Et la pression, ça a une fâcheuse tendance à bloquer la créativité et sa muse intérieur.

Copyrights @cliorossier

J’ai ouvert ce blog parce que j’avais envie de transmettre un état d’esprit, un peu de positivisme, de nouvelles couleurs (et peut-être perspective) à vous, cher.chère lecteur. Mais quand c’est l’auteur/illustrateur qui ne suis plus, ça peut donner une mauvaise image. Pourquoi ne publie-t-elle plus? A-t-elle abandonné?

Non, j’ai le syndrome du soufflé. J’aime la nouveauté et parfois je me laisse entraîner sur de nouveaux chemins d’exploration, avant de revenir à mes encrages. Un peu chèvre de Monsieur Seguin, le loup en moins. Un peu papillon. Et à la place de me forcer, désormais j’ai décidé de m’écouter. Je ME priorise. Oui comprenez moi bien, je sais prioriser, organiser mes tâches dans un job mais un peu plus de mal à ME prioriser par contre. A affirmer que c’est mon choix et ma responsabilité si je ne publie pas autant que je l’aimerai dans le meilleur des mondes. Mais écrire quelque chose de sensé, de généreux, cela ne vient pas comme ça, je n’ai malheureusement pas un interrupteur à muse qui viendrait chaque fois que j’en ai besoin, pour vous donner plus de tuyaux de bien-être et de proposition variées. Remarquez on aurait pu espéré avec un prénom comme le mien mais non, je suis soumise aux mêmes loi d’inspiration que n’importe qui. Il me manque parfois un peu d’essence dans le moteur.

Bon mais quid du soufflé? Ce n’est pas juste parce que j’aime faire la cuisine. Bien sûr, j’aime la satisfaction de prendre des éléments simples pour en faire un résultat relativement immédiat et généreusement partager avec autrui mes goûts culinaires. Il m’est même arrivé lors de certains travaux de gestion de projets particulièrement frustrant, lorsque j’étais en « home working » de m’arrêter, faire une pause, et aller à la cuisine faire quelques cookies 🍪 aux pépites de chocolat – j’ai une recette du tonnerre. La satisfaction des bonnes odeurs et de pouvoir déguster des cookies fait maison me permettait de voir un résultat concret, immédiat, et du coup, de repartir sur un bon pied et avec l’esprit reposé. Et c’est cela qui m’a fait prendre conscience de la nécessité d’avoir la bonne recette. Suivant comment vous le faites, le soufflé au sortir du four va retomber platement dans son moule et aura l’air terriblement décevant. Mais si vous avez la bonne recette, il restera beau, gorgé d’air, fier et haut.

Alors avoir la bonne recette c’est quoi? C’est déjà faire l’état des lieux: voir quels ingrédients on a, et si on a besoin d’en changer ou d’adapter les doses, ou de changer de recette du tout au tout. Parce que ce qu’on veut ce n’est pas avoir l’air d’un soufflé tout triste, mais le beau, le fier, on veut, que dis-je, je veux être crédible, et ne pas avoir à m’excuser de ne pas écrire et dessiner suffisamment régulièrement. Je conscientise aujourd’hui que je ne peux pas me demander d’à la fois écrire + dessiner + traduire + apprendre de nouvelles compétences + me remettre en question à l’aide d’un coaching ciblé + avoir une vie sociale + penser à moi. C’est une equation qui ne fonctionne pas pour moi, une recette à soufflé triste. Par contre je peux revoir mes ingrédients et me faire confiance. Ce n’est pas parce que je n’arrive pas à écrire chaque semaine, que je vais laisser décrépir ce blog. Ce n’est juste pas le moment. Un blog ça se construit sur le long terme.

On m’a demandé récemment si je ne désirais pas le monétiser. Pas pour le moment, il est trop jeune, cela me demanderait une obligation de résultat et une perte de spontanéité qu’aujourd’hui je ne veux pas. Je veux pouvoir ouvrir une page blanche, m’armer de mes idées, de mon concept et vous partager de nouvelles découvertes, idées, pratiques, envies. C’est ça mon soufflé. Peut-être qu’il ne correspondra pas à ce que vous espériez ou attendiez de moi, mais je suis alignée avec mon énergie. Et c’est cela qui prime.

Vous l’aurez peut-être ainsi compris. Lorsque vous voyez que quelque chose que vous aviez commencé avec tellement d’entrain s’affaisse: demandez-vous pourquoi et si vous devez continuer et si oui comment. Que devez-vous revoir ou repenser pour que cela fonctionne? Vous manque-t-il de la poudre à lever ou ne battez-vous pas assez les blancs en neige? L’idée ce n’est pas de vous fouetter en pseudo martyr que vous ne finissez jamais ce que vous entreprenez, ce n’est pas constructif et cela vous entraine dans une spirale négative. L’idée c’est d’être objectif avec vous-même, sans vous blâmer donc, est-ce que vous voulez continuer ou pas et si oui comment. Écoutez-vous! Si votre soufflé retombe c’est que vous êtes parti trop vite, vous vous êtes essoufflé (hein essoufflé – soufflé 🤓) et que vous peinez à reprendre un nouveau rythme. Et puis si vous écrivez c’est peut-être qu’en ce moment vous n’avez rien à dire. Et c’est ok! Moi je vote pour la qualité pas la quantité. Si vous saviez, j’ai commencé trois articles ces derniers temps, aucun ne trouvait grace à mes yeux. L’un était trop revendicatif, j’ai pas osé le publier, les autres jute pas la bonne accroche, le bon angle d’attaque.

Donc cher.chère lecteur, sachez que ce blog va perdurer, mais que je publierai quand j’aurai de la matière en suffisance. Et la matière, elle peut également venir de vous! Alors n’hésitez pas à commenter, me donner votre avis, votre ressenti, pour que je puisse vous retransmettre, avec bienveillance et ma touche de sel, mon expérience de la question. Alors, qu’en dites-vous? 😊

ps et pour faire echo à l’article que j’ai partagé en lien ci-dessus, la musique de type « focus » marche particulièrement bien sur moi – éviter la musique à paroles, ça peut distraire de votre objectif premier. En l’occurrence, pour moi, ici, finir cet article, et faire le dessin d’illustration.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *