Il m’arrive encore parfois de voir des montagnes d’un problème que je ne sais pas comment aborder. Grâce à l’expérience et à la maturité, c’est fort heureusement de plus en plus rare, car j’ai appris à décomposer et transformer la montagne, à l’inverse de la fable de Monsieur De La Fontaine, dans laquelle la Grenouille fini par exploser de vouloir se faire plus imposante qu’elle ne l’est.
Cela fait partie des stratégies que j’ai développés pour me faciliter la vie (et celle de mon entourage aussi 🤓). Cela nécessite une bonne connaissance de soit, de sa gestion des émotions et de ses valeurs ainsi que beaucoup de courage et de tolérance envers soit. D’abord, parce que c’est difficile de se voir tel qu’on est: parfois nous n’en avons pas envie, parfois nous en sommes pas capable de le faire mentalement ou moralement et parfois parce qu’on se décourage avant d’essayer.
Oui, soyons honnêtes, confronté(e) à un tel chantier, nombre d’entre nous auraient tendance à se cacher sous ses draps et se dire que ça passera. Or pourquoi devrait-on dépenser de l’énergie à ne serais-ce que mettre des chaussures d’escalades pour affronter un pareil chantier, une si grosse montagne? Parce que la vue est plus belle au sommet? Métaphoriquement, la réponse est effectivement oui, Marvin Gaye approuverait. J’ai du développer des trésors de compassion avec moi-même pour ne pas avoir l’impression que je me laissais tomber parce que je me sentais dépassée par la tache et que je ne savais pas par où commencer.
Ce que je ne savais pas c’est que en me confrontant à cette question, j’avais déjà commencé à travailler concrètement sur moi. Si j’étais encore sacrément dans le flou, j’avais fait le plus dur: m’y atteler.
Et puis un jour je suis tombée sur un artiste, Adam J. Kurtz (dont je vous conseille vivement le travail vraiment bonnard) qui semblait avoir des problèmes similaires aux miens, et qui proposait un atelier tout simple avec un exercice que je vous ai détaillé de mémoire et qui m’avais fait un bien fou alors, parce que j’avais pu visualiser et expérimenter ce bloc inconscient d’Everest que j’avais fait de ma démarche:
- Isolez-vous dans un endroit calme où vous ne serez pas dérangé.
- Prenez une feuille de papier A4, blanche et un stylo noir de type marqueur.
- Ecrivez votre problème sur la feuille. (Par exemple mettre ces fameuses chaussures pour grimper l’Everest que vous vous faites d’une situation)
- Maintenant lâchez-vous et noircissez cette feuille en évacuant toute vos émotions négatives de peur, frustration, angoisse qui vous habitent quand vous pensez à ce problème.
- ça fait du bien non?
- Quand il n’y a plus un centimètre de blanc sur votre feuille, ou que vous vous sentez suffisamment défoulé, déchirez votre feuille en tout petits morceaux.
- Plus petit que ça.
- C’est délicieusement régressif n’est-ce pas?
- Observez tous ces petits morceaux qui symbolisent votre soucis et tentez de recomposer votre feuille A4.
- Alors, vous commencez Ă comprendre?
Tous ces petits morceaux sont nécessaire pour créer une feuille A4. Symboliquement, se sont toutes les étapes dont vous avez besoin pour réaliser votre objectif et/ou venir à bout de votre problème. Spoiler alerte 🚨: rien ne va se faire du jour au lendemain. Si vous avez besoin de réalisation immédiate et que vous êtes impatient, c’est normal et compréhensible, mais transformez votre impatience en allant faire une fournée de cookies au chocolat, par exemple. Cela sera bien plus efficace (et gourmand).
Une fois que vous avez fait cet exercice tout simple, réfléchissez aux différentes étapes qui vous sont nécessaires pour arriver à votre objectif. Pour certains cela se décante de soit, pour d’autres bien qu’au moins apaisé ou défoulé, cela reste parfois encore assez flou. C’est la qu’intervient la technique du golfeur! Il paraîtrait que les joueurs de golf, pour mieux appréhender des distances assez importantes décomposent les coups qu’ils doivent faire, depuis l’arrivée de la balle dans le trou jusqu’au moment où ils la frappent, au début du parcours. Si vous y transcrivez pour vous cela donne: votre ligne d’arrivée (un objectif tangible/mesurable), et les étapes nécessaire pour y arriver jusqu’à ce moment, où vous me lisez.
Pas assez concret? Visualisez vous dans 6 mois: où serez-vous et qu’aurez-vous déjà accompli? Vous restera-t-il du chemin? Regardez 6 mois après (donc dans 1 an), c’est bon vous y êtes? Qu’avez vous fait « dans 3 mois » pour arriver à votre résultat intermédiaire des 6 mois? Et qu’avez-vous réalisé dans un mois et demi, pour en être la ou vous estimez dans 3 mois de cela? C’est confus? Ca l’était pour moi la première fois que j’ai eu vent de cette technique de visualisation, alors voici la version schématisée.
Maintenant, s’il s’agit de vous-même et que vous vous dites que vous serez en chantier toute votre vie et que vous ne voyez pas comment vous mettre des « durées », sachez d’abord que oui c’est vrai, et c’est la beauté de notre vie, sa richesse, son apprentissage; notre faculté de nous améliorer, mûrir, jour après jour. Mais cela veut également dire, que votre objectif n’est pas assez précis. Rappelez-vous l’exercice précédent avec la feuille A4, vous n’avez pas écrit « moi » sur cette feuille n’est-ce pas? Ou si c’est le cas, j’applaudis votre courage mais décomposez dans ce cas, les étapes nécessaire à votre apprentissage, et faites-en une « feuille » par étape.
Toujours dans le doute? Peut-ĂŞtre voulez-vous travailler sur:
- Vos valeurs personnelles?
- Votre estime de vous?
- Votre peur de parler en publique?
- Votre nécessité à sortir faire du sport (mais vous savez pas quoi ni comment)?
- Votre rapport avec votre chef?
Etc… tout ceci sont des objectifs tangibles, c’est à dire précis, « smart », mesurable, que vous pouvez envisager concrètement. Et si vous pouvez l’envisager concrètement, votre inconscient aussi, car c’est enfin plus simple, plus concret.
Parce que c’est la, la clé. Revenir à la simplicité et Dieu sait que ce n’est pas toujours évident! Si vous vous faites une montagne d’un problème, c’est que ce problème n’est tout simplement pas claire pour vous. Il est flou, vous ne savez pas comment l’appréhender. Quelles chaussures mettre pour vous en occuper concrètement. Souvent, aussi, nos émotions jouent un rôle clé, car ce problème est entouré d’un ressenti dont on a pas toujours conscience. Si je vous ai fait vous défouler et réfléchir à des étapes concrètes, c’est que j’ai été dans la même dynamique. Je me perdais dans un brouillard et je ne savais pas décoder ce qui était de l’ordre du ressenti et du fait. Et en utilisant ces techniques la, j’ai pu redescendre, inspirer, expirer, et surtout me recentrer sur…mon objectif, avec une ligne d’arrivée qui était envisageable et que mon cerveau pouvait enfin (!) intellectualiser. 🤩